L'automne des femmes
- Maeva Doumbia
- Dec 23, 2020
- 2 min read
La pluie et les bourrasques de vent. Les températures qui chutent et le soleil qui se cache derrière les nuages… Pour certaines, tous ces phénomènes les appellent à se détacher avec lenteur, à lâcher prise avec douceur. Pour d'autres, c'est la sonnette d'alarme pour s'arracher violemment, s'en aller avec empressement. Toutes finissent pourtant sur le même sol. Et pourtant, qu'il pleuve ou qu'il vente, il y a celles qui résistent. Celles qui s’agrippent de toutes leurs forces. Renforcées par on ne sait quel esprit supérieur, elles puisent au fond d'elles la force de s'accrocher. Belles, fragiles, mais fortes feuilles d'automne. Un peu comme les femmes. Il y a celles qui partent au premier coup d’éclat, au premier cri, à la première trahison. Partir quand on ressent le rejet, lorsque les âmes s’effritent et ne se supportent plus. Partir quand le respect se perd, lorsque les mots d’amour font place aux injures et au mépris. En automne, il y a moins de lumière, et l’arbre ne nourrit plus les feuilles. La trahison et l’irrespect ternissent la lumière des cœurs, et l’amour ne nourrit plus les âmes. Comme l’arbre se protège du grand froid en laissant les feuilles s’en aller, le cœur se protège du chaos en quittant l’individu qui le fait souffrir. Et celles qui résistent…Et ces feuilles, et ces femmes qui résistent ? Si l’arbre a du mal à se détacher de ses feuilles, la nature lui enverra pluies et vents afin de l’y aider. Si le cœur blessé a du mal à se détacher de son bourreau, les êtres qui l’aiment deviennent averse salvatrice. Toutes finissent pourtant sur le même sol. Qu’elles soient arrachées de force ou détachées avec lenteur, les feuilles se retrouvent voisines au sol. Qu’elles partent de leur plein gré, à celui des circonstances, ou qu’elles décident de rester, ne vous leurrez pas, le feu de l’amour qu’elles vous portent est définitivement éteint.

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